Marronnier

Famille (unique) des Hippocastanacées

Étymologie : "marronnier" est tiré du mot ligure "mar", qui signifie "caillou" et fait allusion au fruit en forme de caillou.
Origine : Asie mineure. Il ne vient pas d'Inde, contrairement à ce que laisse entendre son nom (de même l'Aesculus indica ne vient pas non plus d'Inde, mais de l'Himalaya). Il a survécu à la glaciation dans les forêts humides des Balkans (Bulgarie, Albanie, Nord de la Grèce). L'usage voulait qu'on attribua à l'Inde ce qui était nouveau ou importé par les navires de la Compagnie des Indes, comme le rosier du Bengale (ramené de Chine), l'œillet d'Inde (qui pousse au Mexique), ou le lilas des Indes (lui aussi originaire de Chine). L'histoire dit qu'un plant de Marronnier a été introduit à Constantinople en 1557. Comme il est de bon ton de faire des cadeaux exotiques, l'ambassadeur du Saint-Empire auprès de la Porte Ottomane offre un marron prêt à germer à Charles de l'Écluse, ambassadeur à Vienne, en 1576. Enfin, le Marronnier arrive à Paris, en 1612, et il revient au botaniste Bachelier de le planter dans la cour de l'hôtel de Soubise. Des découvertes récents ont révélé des pollens plus anciens en France.

Durée de vie : 200 ans.
Habitat : en dehors des parcs et jardins où il est planté, le Marronnier se rencontre à l'état subspontané dans les Érablières et les Tillaies. Il rejette de souche. Il souffre de la pollution urbaine et de la sécheresse. Ses feuilles sont roussies les étés secs et n'ont pas le temps de prendre de elles teintes jaunes.

Écorce brun-rougeâtre, se détachant par plaques.

Feuillage caduc. Ils ont de grandes feuilles (30-50 cm), palmées, à 5 ou 7 folioles dentelées.
feuille entière :
détail de feuille

Fleurs : les marronniers ont des fleurs en mai, de forme particulière appelée thyrse dressée (une forme pyramidale avec un axe sur lequel naissent les pédoncules des fleurs). Les fleurs du Marronnier d'Inde sont en général hermaphrodites. Elles ont une forme de doigt ou de fleur de campanule, et une couleur blanche tachetée de jaune (pour attirer les insectes). Elles changent de couleur, virant au rouge, pour signaler aux insectes quand elles sont pollinisées.

Leur fruit est une capsule (bogue) à paroi épaisse lisse, sauf chez le Marronnier commun (couverte d'aiguillons). Cette capsule contient une graine appelée "marron", riche en saponine (qui donne une consistance pâteuse au fruit écrasé).

Utilisation : le marron, bien qu'astringent, était donné en nourriture au bétail. On en extrait un principe anti-inflammatoire. L'écorce contient de l'esculine, glucoside fluorescent, qui absorbe les rayons ultra-violets, et entre dans la composition des crèmes solaires. Le bois blanc est peu utilisé. Le marronnier est traditionnellement un arbre d'alignement de rue, de "cours", de "mail", lesquels ont été mis à la mode par Maris de Médicis, à Paris, au XVIIe siècle. Aujourd'hui, on se lasse de cet arbre au feuillage très dense. Un dicton en fait l'ennemi des jardiniers :

Ombre de marronnier,
Chagrin des jardiniers,
Le jardin est décimé,
Inutile de semer.


Autres variétés : Marronniers d'Amérique, Aesculus flava, A. glabra.
Marronnier rose, Marronnier de l'Himalaya, Marronnier lacinié (feuilles laciniées).

 

 

 
 

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